Expédition 1
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De la Méditérranée à la Mer du Nord!
Le parcours
L'Expédition 20 Parallèles vise à explorer les parallèles les plus propices à la viticulture de l'hémisphère nord, soit entre les latitudes 30 et 50°N, et pour cette première étape, nous voulions les traverser tous!
Nous avons donc entrepris un voyage à travers le Maroc, l'Espagne et la France pour découvrir les différentes réalités, documenter les moyens d'adaptation aux changements climatiques et tester, dans des contextes géologiques variés, notre solution de lutte contre l'érosion des sols.
L'essentiel de l'expédition a été réalisé à vélo, sur plus de 2 300 km, avec, en complément, deux tronçons en train, pour rejoindre les régions les plus éloignées de la côte atlantique au Maroc, un tronçon en voiture, pour passer la Sierra Nevada au sud de l'Espagne et trois traversées en ferry.




Quelques chiffres...
2 320 km
à vélo!
11 119 m
de dénivelé positif!
190 heures
de pédalage!
3 réparations
d'équipement!
12
chercheurs rencontrés!
1
laboratoire mobile!
21
échantillons testés!
15
vignobles étudiés!
Quelques observations...
Ressource en eau
La ressource en eau est une préoccupation pour la majorité des exploitants rencontrés tout au long du parcours. Certains d'entre-eux mettent en place des moyens d'irrigation pour lutter contre les phénomènes de sècheresse, mais tous insistent sur l'importance de bien gérer cette ressource. Cette seine gestion passe par un enherbement naturel ou la mise en place de cultures en symbiose avec les vignes, de manière à conserver une certaine fraicheur, même en cas de canicule. Les bonnes pratiques passent également par un contrôle des eaux de surface permettant d'optimiser cette ressource lors d'épisodes de pluie. Des approches de remodelage des pentes, comme le Keyline design, permettent de maximiser cette ressource dans un contexte de pénurie.
Localisation des exploitations
Dans un contexte de changements climatiques, la localisation des vignobles est d'une importance capitale pour la pérennité des exploitations. Au travers des trois pays, nous avons été confrontés à différentes réalités et certains, localisés en altitude ou simplement à proximité de montagnes, étaient privilégiés en ce qui concerne la ressource en eau. D'autres étaient plutôt défavorisés avec des périodes de sécheresses très longues, sans l'apport de fraicheur de l'altitude. La relocalisation de certaines plantation en altitude constitue donc une avenue d'adaptation, tout comme la relocalisation vers des latitudes plus au nord, comme nous avons pu l'observer à la fin de l'expédition avec la création d'une coopérative viticole dans le nord de la France.
Création de microclimats
Si tous les vignobles ne se situent pas dans les contextes les plus favorables pour la pérennité de leur exploitation, il est toujours possible d'agir localement en créant des ilots de fraicheurs grâce à la mise en place de noues, d'étangs ou encore la pratique de l'agroforesterie. De tels efforts n'impactent pas directement la vigne, mais permettent de créent un microclimat favorable à la biodiversité et la préservation de fraîcheur dans un contexte de sécheresse.
Érosion des sols
L'érosion est un fléau pour certaines exploitation, en particulier celles qui persistent à conserver des pratiques de mise à nu des sols et de labour intensif. Les viticulteurs rencontrés ont adopté des approches contraires, en minimisant le travail du sol et en pratiquant l'enherbement, voire en cultivant le sol entre les rangs, en symbiose avec les vignes. Ces pratiques permettent de retenir les sols et de prévenir l'érosion.
En complément, des essais de traitement des sols ont été réalisés sur des échantillons prélevés dans les exploitations visitées. Ces essais visaient à stimuler les bactéries indigènes capables de créer des ponts de calcite entre les grains de sols, agissant comme un agent cimentaire naturel. Les résultats ont été concluants, avec une diminution de l'érosion des sols traités comparativement aux sols de référence et l'étude va se poursuivre sur d'autres sites. L'objectif de ce traitement n'est pas de se substituer aux pratiques existantes comme l'enherbement, mais plutôt d'apporter une solution aux zones particulièrement problématiques, comme les pieds de talus ou les chemins d'accès.
Impacts sur l'environnement et le climat
En pratiquant une agriculture raisonnée ou biologique, les viticulteurs rencontrés limitent l'impact de leur exploitation sur l'environnement. Les intrants de type engrais étant des émetteurs importants de GES, ils limitent, par le fait même, leur impact sur le climat. Pour aller plus loin, certains se sont posé la question des émissions de GES de l'ensemble de leurs activités. Sans surprise, le conditionnement constitue la part la plus importante de leurs émission et représente 44% du total. La réutilisation des bouteilles permettraient de limiter cet impact et de réduire de 15 à 20% les émissions d’une exploitation. Une bonne raison de penser à la circularité des contenants!
Résumé de l'aventure!
La première étape de l'Expédition a fait l'objet d'une communication au congrès de l'ACFAS en mai 2025. Revivez les temps forts en visionnant cette vidéo!